Les civilisations sont à l’image des Hommes : d’abord faibles et naïves, puis cultivées et tournées vers le progrès, pour finir cambrées, avec une canne pour se soutenir et de leur grandeur passée, des souvenirs.
Dé-/construction est une réflexion sur la saisonnalité de l’être humain et de son environnement, ce qu’il construit, ce qu’il abandonne. Ces photos nous interrogent sur la précarité de l’Homme malgré son confort apparent, autour d’un bâtiment, d’un objet et finalement de nos propres existences, face à des choix économiques, écologiques ou esthétiques et face à notre funeste sort.
Le point de départ de cette série se situe au bord de la mer Morte et ses dolines. Ce sont des affaissements de terrain abrupts, dû au contact de l’eau de pluie avec l’eau salée et qui peuvent parfois atteindre plusieurs centaines de mètres de largeur. Elles sont les conséquences d’une utilisation trop intensive des sources de la Mer Morte, notamment à des fins d’irrigation. Les constructions sont par essence éphémères dans ces paysages lunaires.
La sécheresse, la pluie, le vent, autant d’éléments qui façonnent les montagnes et les Hommes. Apprenant à les dompter et à s'en protéger, on creuse, mine, exploite nos resources. 
Le développement économique et démographique aidé par le progrès technologique nous permet  de  construire  des  villes  comme  Hong­‐Kong.  A  l’origine  village  de  pêcheurs,  des centaines de gratte­‐ciel se lovent sur ce rocher à la pente raide. Ville cosmopolite, temple de la consommation, elle affiche une des plus grandes densités de population de la planète.
Ce sont dans de grands ensembles que des familles s’entassent avec pour seul habitat, une cage à lapins. L’Homme devient fantôme, spectateur de ce progrès, obnubilé par son confort comme cette fille déambulant dans le centre-‐ville. On lute contre la decomposition et la vieillesse comme des mannequins aux pièces interchangeables. L’abandon laisse place au vide et aux souvenirs. Comme ceux de ce village délaissé dans les années 50 et 60, par les fermiers attirés par l’opulence citadine et menacés par l’arrêt des aides publiques. Lieux de vie devenant des natures mortes.
« Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière. » Ecclésiaste 3:20

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